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La réforme du football en Algérie, en particulier la mise en place d'un véritable modèle d'autofinancement et de gestion professionnelle, devrait entrer en vigueur dès janvier de l'année prochaine.
Ce changement fait suite aux défis rencontrés par les clubs, principalement la mauvaise gestion financière et les détournements d'argent public dans le secteur du football.
Les clubs ont souvent justifié leurs dépenses excessives, notamment en salaires de joueurs et de coachs par de l'investissement nécessaire à la compétitivité internationale, mais sans pour autant produire des résultats tangibles.
L'intervention de l'État, qui a permis d'éviter des sanctions de la FIFA en raison des dettes accumulées des joueurs, a agi comme un catalyseur pour réformer le système. Ce soutien, qui a été perçu comme une dernière chance, a conduit à une réévaluation des pratiques au sein des clubs, particulièrement ceux gérés par des entreprises publiques. Ces dernières ont montré des lacunes flagrantes dans la gestion, ne parvenant pas à atteindre des normes professionnelles dans leurs structures.
Ainsi, la nouvelle approche, dictée par la Fédération algérienne de football, vise à rétablir l'ordre financier et à adopter un modèle de gestion moderne qui privilégie la transparence et l'autonomie financière, tout en assurant une plus grande responsabilisation des dirigeants des clubs.
Dans le cadre du nouveau projet de réforme du football en Algérie, le ministre des Sports, Walid Sadi, qui est également président de la Fédération algérienne de football (FAF), a rencontré, hier, les responsables des entreprises publiques à son ministère pour discuter des priorités de ce nouveau modèle d'autofinancement et de gestion professionnelle.
Lors de cette réunion, il a été convenu de mettre en place une série de mesures pour rationaliser les dépenses, en mettant l'accent sur le développement des jeunes talents et en veillant à ce que les clubs professionnels soient gérés selon des normes modernes et professionnelles.
L'un des objectifs principaux de cette nouvelle approche est de mettre un terme aux salaires excessifs des joueurs et des entraîneurs, qui sont souvent justifiés par la notion d'"investissement nécessaire pour la compétitivité", mais qui en réalité pèsent lourdement sur les finances publiques sans avoir de résultats sportifs ou économiques tangibles.
Le ministre a souligné que cette augmentation des salaires, souvent déconnectée de la réalité sportive et économique, ne fait qu'exacerber la frustration des supporters et soulève des questions sur la justification des dépenses dans un contexte où les performances ne suivent pas.
Ainsi, le gouvernement algérien, à travers la FAF et les entreprises publiques, cherche à instaurer un modèle de gestion plus rigoureuse et à réduire les dépenses inutiles, tout en favorisant un véritable développement des jeunes joueurs et une meilleure organisation des clubs professionnels.
En réponse à l'inefficacité de la gestion des clubs et à l'usage excessif des contrats professionnels pour justifier des dépenses sans retour sportif, la Fédération algérienne de football (FAF) a décidé de renforcer son contrôle sur les clubs à travers la mise en place d'une nouvelle réglementation stricte. Ainsi, chaque club est désormais obligé de se présenter devant la Direction nationale de surveillance de la gestion, récemment réorganisée. Cette initiative vise à clarifier les dépenses des clubs et à mettre en œuvre un plan financier adapté qui s'aligne avec les objectifs de développement durable du football algérien.
De plus, à compter de janvier 2025, les clubs devront impérativement former des équipes U11, U13 et U15, et établir des académies de football selon des normes précises établies par la direction technique nationale.
Ce plan vise à éliminer le favoritisme et à garantir que les jeunes talents soient repérés et formés selon des critères objectifs. Cela inclut la mise en place de structures d'hébergement pour ces académies, que les clubs devront également gérer efficacement.
Le directeur des académies sera soumis à des normes strictes, notamment la certification en formation CAF A, et tous les entraîneurs des jeunes devront avoir des qualifications de niveau supérieur.
L'objectif est de moderniser et professionnaliser le système, en encadrant les dépenses tout en garantissant que la formation des jeunes joueurs se fasse dans un cadre rigoureux et conforme aux standards internationaux.
Le nouveau plan de professionnalisation du football en Algérie met un accent fort sur les jeunes talents qui ont été négligés pendant longtemps, notamment par les responsables de clubs, malgré les importantes sommes injectées par l'État à travers les entreprises publiques pour améliorer l'infrastructure du sport. Le plan stratégique mis en place prévoit un recentrage sur la formation des jeunes et la création d'un nouveau tournoi pour les jeunes dans le cadre de la Coupe d'Algérie, qui débutera en juin 2025.
Ce tournoi comprendra des catégories pour les moins de 11, 13 et 15 ans, afin de donner une chance réelle à ces jeunes de se faire remarquer et de se préparer pour des compétitions futures.
Ce changement marque une volonté politique claire de sortir le football algérien de la crise, en excluant les opportunistes et les responsables dont la gestion a nui à la crédibilité de l'industrie. L'objectif est d'assurer que les subventions de l'État, principalement distribuées par les entreprises publiques, soient désormais consacrées en grande partie à la formation des jeunes, plutôt qu'à des salaires exorbitants pour des joueurs et entraîneurs dont l'impact sportif et économique est discutable.
Ainsi, l'État entend réformer les structures financières du football en Algérie pour garantir que les fonds publics servent à développer le sport de manière durable, notamment par une meilleure gestion des académies et un soutien accru aux jeunes talents.
En plus des réformes liées à la gestion des jeunes, les responsables des clubs professionnels en Algérie sont désormais contraints de présenter un plan économique d'ici le 31 janvier 2025. Ce plan doit permettre aux clubs de générer des revenus de manière autonome, en réduisant leur dépendance aux subventions des entreprises publiques. L'objectif est de lutter contre la gestion irresponsable qui a caractérisé certaines équipes par le passé, où l'argent public était souvent gaspillé sans qu'il y ait de projet sportif ou économique clair. Ce changement de cap vise à éliminer les opportunistes et à instaurer une gestion professionnelle des clubs, où la rentabilité et le développement durable seront au cœur des priorités. Ceux qui ne parviendront pas à se conformer à ces nouvelles exigences seront contraints de se retirer.